Le 23/1 expliqué : tout savoir sur ce concept
Un chiffre, deux barres obliques et tout bascule : 23/1, c’est la promesse d’un quotidien rythmé par vingt-trois heures de jeûne, compressées autour d’une heure à peine pour se nourrir. Cette discipline radicale, à rebours des habitudes, intrigue autant qu’elle divise.
Des travaux récents révèlent des conséquences tangibles sur la gestion de la glycémie, la variation du poids et d’autres indicateurs métaboliques. Ceux qui choisissent ce rythme alimentaire doivent néanmoins affronter des défis physiques rarement abordés dans les protocoles plus tolérants.
Plan de l'article
Le 23/1 : comprendre ce qu’est ce type de jeûne intermittent
Le jeûne intermittent s’est imposé comme une tendance majeure parmi les stratégies alimentaires, que ce soit en France ou ailleurs. La version 23/1, également appelée OMAD (One Meal A Day), consiste à concentrer tous les apports nutritionnels de la journée en une seule période de soixante minutes. La fenêtre pour manger s’ouvre, puis se referme aussitôt : vingt-trois heures sans rien avaler. Cette pratique, rarement aussi clivante, suscite des échanges animés entre spécialistes et partisans sur les réseaux sociaux.
Cette approche s’inscrit dans un ensemble bien plus vaste de méthodes. Le jeûne intermittent se caractérise par l’alternance de phases de jeûne et de prises alimentaires. Voici un aperçu des différentes variantes les plus connues :
- Jeûne 16/8 : seize heures sans ingestion de nourriture, suivies d’une plage de huit heures pour manger.
- Jeûne 5/2 : alimentation classique cinq jours par semaine, avec deux journées à restriction calorique marquée.
- Jeûne alternatif : succession d’une journée normale et d’une journée de jeûne strict.
- OMAD/23/1 : un unique repas quotidien dans une fenêtre d’une heure.
Le jeûne intermittent n’est pas une nouveauté. De nombreuses traditions, qu’elles soient spirituelles ou thérapeutiques, l’ont intégré depuis des générations. Les modalités varient mais l’intention reste claire : offrir au corps un temps de récupération, mobiliser ses ressources internes, parfois dans l’espoir d’optimiser certains paramètres biologiques. La version OMAD, du fait de sa rigueur, amène à s’interroger sur le code santé et l’intérêt d’un accompagnement médical. Les professionnels de santé rappellent l’importance d’évaluer l’état de santé avant d’entamer cette restriction, en veillant au respect du secret médical.
Quels effets sur la santé et quels risques faut-il connaître ?
Le jeûne 23/1 se démarque par sa discipline stricte : une seule opportunité de se restaurer chaque jour, souvent vantée pour accélérer la perte de poids ou amorcer une “détox”. Sur le plan métabolique, la réduction des apports est nette et pousse l’organisme à puiser dans ses réserves. Plusieurs ajustements physiologiques s’opèrent : meilleure gestion de la glycémie, amélioration possible de la sensibilité à l’insuline, activation de l’autophagie et augmentation de l’hormone de croissance. Certains travaux scientifiques pointent des effets favorables sur la santé cardiovasculaire ou la pression artérielle, chez l’adulte en bonne santé.
Mais la médaille a son revers. L’OMAD expose à des carences nutritionnelles (vitamines, minéraux), à un risque de fatigue récurrente, et à une fonte musculaire si l’apport n’est pas soigneusement planifié. L’apparition de troubles du comportement alimentaire, comme les compulsions ou la boulimie, n’est pas rare, notamment chez les sujets fragiles. La prudence s’impose chez l’enfant, l’adolescent, la femme enceinte, les seniors ou les personnes atteintes de maladies chroniques.
Sur le plan mental, la restriction prolongée accentue parfois anxiété et états dépressifs. Les troubles de la concentration, la baisse de vitalité, ou encore la déshydratation peuvent se manifester dès les premières semaines. Les professionnels de santé insistent sur l’importance d’une évaluation préalable et d’un accompagnement sérieux, surtout en présence de problèmes de santé ou d’antécédents alimentaires.
Pour y voir plus clair, voici les effets fréquemment observés par la recherche :
- Effets positifs documentés : perte de poids, amélioration de la sensibilité à l’insuline, inflammation réduite, microbiote intestinal plus diversifié.
- Risques et effets secondaires : fatigue, manque de nutriments, troubles psychiques, déséquilibres alimentaires, contre-indications pour certains profils.
Conseils pratiques pour bien démarrer et tenir sur la durée
Ceux qui pratiquent le 23/1 le savent : tout repose sur la composition du repas unique. Il est recommandé d’opter pour des aliments non transformés et riches en protéines (œufs, poisson, légumineuses), en fibres (légumes, fruits à coque), sans oublier les graisses insaturées comme l’huile d’olive ou les oléagineux. Il ne faut pas négliger l’apport en vitamines et minéraux : un repas déséquilibré fragilise progressivement l’organisme.
L’hydratation doit rester une priorité. Il est conseillé de viser entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour, répartis hors de la fenêtre de repas. Les infusions non sucrées offrent une solution intéressante pour varier les apports sans interrompre le jeûne.
Un accompagnement par un professionnel de santé est vivement conseillé, en particulier si vous avez des antécédents médicaux, suivez un traitement ou traversez une période de vie particulière (grossesse, adolescence, vieillissement). Un nutritionniste ou un médecin pourra adapter la démarche, prévenir les déficits et intervenir si la fatigue ou la perte musculaire apparaissent.
Pour simplifier la gestion au quotidien, certaines applications comme Simple ou Fastic facilitent le suivi du jeûne et la planification des repas. Une activité physique douce, marche ou yoga, par exemple, permet de conserver la vitalité sans épuiser l’organisme.
Voici quelques pistes concrètes pour adopter la méthode sans tomber dans ses pièges :
- Préparez à l’avance votre menu : cela facilite l’équilibre nutritionnel.
- Écartez les sucres rapides et les produits ultra-transformés : ils favorisent la sensation de faim et les fringales.
- Soyez à l’écoute de vos signaux corporels : faim, fatigue, capacité de concentration sont autant de repères à prendre au sérieux.
Au bout du compte, le 23/1 n’est ni une mode anodine, ni une solution miracle universelle. C’est un choix fort, qui demande lucidité, préparation et vigilance. À chacun de peser le jeu, la balance et l’enjeu.